Témoignage de S. Pierrette Charbonneau

Mon appartenance à Sainte-Croix.

Parler de Sainte-Croix, c’est en quelque sorte parler de mes racines. Sainte-Croix est dans ma vie depuis ma tendre enfance puisque ma mère et sa seule sœur firent leurs études à Saint-Étienne et à Saint-Édouard, là où enseignaient des Sœurs de Sainte-Croix.

J’ai gardé de très beaux souvenirs de ces éducatrices aimantes qui nous parlaient de Dieu avec une telle conviction que je sentais toute leur vie vouée à nous le faire connaître et aimer. Je me rappelle encore le jour où Sœur Marie de Sainte-Anita, nous avait remis l’Évangile en disant solennellement à chacune la phrase écrite sur ce livre : Pierrette, fais ça et tu vivras. J’avais 7 ans, j’étais en première année.

Au Pensionnat Notre-Dame-des-Anges, j’ai connu l’Action Catholique. J’ai eu l’occasion de rencontrer des personnes engagées qui désiraient qu’advienne le royaume de Dieu dans leur milieu, que les valeurs de l’Évangile deviennent notre manière de vivre ensemble. Je les trouvais remplies de feu, de passion pour Dieu pour leurs frères et sœurs, pour le monde.
Ces sortes de témoins ont éveillé la flamme en moi. Je suis entrée à Sainte-Croix pour marcher avec ces femmes à la suite du Christ.

Avec elles, j’ai fait mes premiers pas dans l’enseignement et l’éducation. En 1959, je suis partie pour Haiti, j’y ai travaillé avec des jeunes ouverts, responsables, désireux de s’engager à faire une différence dans leur milieu. On ne quitte jamais son pays sans revenir enrichi de tout ce qu’apporte le contact avec une autre culture. De retour au Québec, j’ai participé de près à la vie de la Congrégation en faisant partie du Conseil général. Présentement, je consacre ma vie à chercher, avec d’autres, une manière de faire Église qui réponde au monde d’aujourd’hui.

Durant mes soixante et un ans de vie religieuse, j’ai été amenée à conscientiser que pour marcher à la suite du Christ il me fallait connaître davantage qui j’étais et ce qui m’empêchait de marcher à sa suite. Ce fut un cheminement long et ardu.qui porte certains fruits après des années.
Au moment où j’entreprends ma quatre-vingt-deuxième année, je peux dire que l’Évangile continue à tracer mon chemin de vie, que la flamme demeure bien vivante au-dedans de moi.
J’ai appris que Dieu œuvre en moi, dans les autres, dans le monde et que, parce que le Verbe s’est fait chair, il continue à agir à travers nous J’essaie de lui laisser toute la place!

Pierrette Charbonneau, c.s.c.