Témoignage de S. Colette Morin

Ce qui m’a attirée à Sainte-Croix? …Je dois d’abord avouer que, tout en ayant un attrait bien particulier pour Sainte-Croix, j’ai aussi vécu des connivences certaines avec d’autres communautés : les Petites Sœurs des Pauvres, les Sœurs de l’Immaculée-Conception et même avec un institut séculier, Les Équipières Sociales. Sœur Thérèse Banville, un de mes professeurs, à qui j’avais confié mes rêves et mes questionnements, me dit un jour : « Colette, tout ce que tu cherches, tu le trouveras à Sainte-Croix. » Aujourd’hui, après 62 ans d’engagement en Sainte-Croix, je me redis : « Comme elle avait raison! ».

En effet, très impressionnée par l’histoire de l’enfant prodigue et surtout par l’image du Père prodigue qui s’en dégageait, interpellée aussi par les récits des missionnaires de passage dans nos écoles, j’ai été très jeune saisie du désir de propager LA BONNE NOUVELLE de l’amour de Dieu pour tous ses enfants. Je rêvais d’être missionnaire. Sainte-Croix a nourri ce désir et m’a permis de l’incarner de diverses manières : par l’enseignement de la catéchèse et la formation de catéchètes soit à l’école normale où lors de l’implantation du renouveau catéchétique dans le diocèse de Mont-Laurier, mais aussi par le biais de la formation P.R.H., de l’accompagnement des É.V.C. ou des cours d’initiation biblique animés conjointement avec Denise Paquette, c.s.c.

Une correspondance suivie avec des sœurs-amies affectées à l’un ou l’autre secteur de la mission ad extra, de même que des séjours répétés en Haïti et une visite pastorale en Afrique, ont accru ma solidarité non seulement avec nos sœurs missionnaires mais avec les peuples qu’elles m’ont appris à mieux connaître et aimer.

Des « sœurs des pauvres », j’en ai côtoyées et j’en côtoie encore beaucoup en Sainte-Croix! Des femmes pleines de compassion et de créativité qui ont mis sur pied des œuvres remarquables pour venir en aide aux personnes les plus démunies de notre société. Tout comme moi, vous en connaissez certes plusieurs. Et il y a aussi toutes celles qui ne seront probablement pas proclamées « femme de l’année » mais qui, humblement, mais avec non moins de cœur et d’ingéniosité se font proches des personnes appauvries et luttent avec elles et pour elles afin d’améliorer leur sort.

Quant à mon rêve de contribuer à bâtir un monde plus juste, je constate que Sainte-Croix m’y engage de plus en plus et me fournit des instruments susceptibles d’éclairer mes pas en ce sens et de leur donner une portée plus large grâce aux réseaux qui se multiplient à divers niveaux.

Alors qu’enfant j’aimais beaucoup « jouer à l’école », mon instinct d’éducatrice s’est épanoui dans les divers ministères qui m’ont été confiés jusqu’ici. De même le fait d’avoir vécu dans des milieux plutôt modestes a répondu, et répond encore aujourd’hui, à mon amour de la simplicité qui a été un des critères qui m’a attirée à Sainte-Croix.

Ce qui me motive chaque matin à me lever tôt, c’est la certitude que je peux contribuer par de simples gestes et certaines paroles à faire advenir, ici et maintenant, le Royaume où « amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent, liberté, paix et joie fleurissent ». Mon cri matinal : MARANA THA! J’ai le goût de m’affairer aux préparatifs de la GRANDE FÊTE.