Soeurs de Sainte-Croix

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La diversité une richesse

MarietteTout au cours de ma vie, j’ai eu la chance de vivre des expériences de « diversité. »
Dans ma famille, nous étions 16 enfants et j’étais une des plus jeunes : Quand je suis née, ma soeur aînée était déjà mariée. donc diversité d’âges
Il y avait 9 garçons  et nous étions 7 filles : diversité de sexe.

Nous vivions dans un coin où les «étrangers» n’étaient pas dans le décor.
C’est par ma sœur Denise, missionnaire en Haïti que j’ai appris de façon plus concrète, qu’une autre couleur de peau existait, des personnes de mentalités différentes, un univers donc qui dépassait le cercle familial.  Petit à petit nous avons appris à nous ouvrir à une autre culture, à accueillir chez-nous des gens qui venaient d’ailleurs et de les accueillir dans leur différence. Un deuxième pas dans l’apprentissage de la diversité.

Plus tard, dans des expériences communautaires, à plusieurs reprises, j’ai été invitée à m’ouvrir  à des éducations diversifiées même si nous sommes des québécoises ensemble, les mentalités sont parfois opposées.  Mais aussi, dans ma communauté locale, nous avons été invitées à accueillir une sœur venue d’Haïti, plus tard, une d’Afrique et présentement je vis  avec une sœur vietnamienne, un sud-africaine d’un père de  descendance française et d’une mère d’origine anglaise et vivant au Québec depuis une quinzaine d’années.
Différence de culture, différence d’âge et différence de perception.
Ces expériences m’ont appris à découvrir comment l’autre dans sa différence peut m’amener à grandir  et à évaluer constamment mes façons de penser, d’agir, à se respecter et à ne pas nécessairement tout chambouler dans ma façon d’être, mais à me situer au bon niveau, celui du coeur profond capable de s’ouvrir et d’accueillir.
C’est un défi au quotidien qui invite à créer de l’espace pour l’autre, à laisser de la place, à changer certaines des habitudes, à supprimer des façons de faire pour éviter le piège que les plus nombreuses imposent ce qui doit être la norme.
Ce défi nous amène à vivre des rapports d’altérité, à développer la tolérance sans naïveté et sans jouer à la grand-mère.
«  L’autre demeure un monde à découvrir, car il réveille souvent la part méconnue de notre mystère commun. » (Guy Paiement)

Pour cela, il nous faut apprendre ensemble à visiter nos blessures personnelles, nos blessures de peuple, nos manques, pour développer notre être de relation et trouver notre cœur profond, là où se trouve le lieu de la fécondité de la vie et du partage.  Nous sommes appelées à trouver notre identité profonde pour devenir capables d’accueillir l’autre dans sa différence sans qu’il devienne menaçant  Quand nous sommes bien ancrées en nous et en Jésus Christ les liens que l’on peut créer sont une source de richesse et d’avenir. Timothy Radcliffe, o.p. dit : « Nous devrions être « un pot au feu » où la variété des saveurs donne le goût ».

Notre capacité de tolérer la différence et d’en venir à l’apprécier fait aussi partie du témoignage que nous sommes invitée à donner à l’Église et à la société, surtout dans un monde aussi diversifié, aussi éclaté que celui dans lequel nous vivons, nous sommes invitées à dépasser les « accommodements raisonnables » pour créer des communautés riches de leur diversité et vivant dans un climat d’accueil, de paix et d’ouverture.
Je me sens privilégiée d’être appelée à marcher au quotidien sur ce chemin de la diversité, car l’avenir de la vie religieuse en Sainte-Croix passe par là.

Mariette Thibodeau,c.s.c.
Juillet 2008

       
   

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